Opération FLY-TOX (2/4) : moteur hybride et panzers Tigre

Mise à jour le : 17 Juil 2025
Visuel 2 Fly Toxv2
©Helmuth, B. B. 1. /. P. (2024, August 21). Char tigre Panzer VI. World History Encyclopedia (https://www.worldhistory.org/image/19365/panzer-vi-tiger-tank/)

La Banque et les mesures gouvernementales en Belgique à la Libération. Début septembre 1944, alors que les armées alliées progressent à toute vitesse à travers la Belgique, un inspecteur de la Banque de la Société Générale de Belgique remonte les files de chars américains à bord d’une camionnette. Objectif : se rendre dans les territoires libérés pour communiquer les consignes concoctées par le gouvernement belge à Londres. Il y va de la stabilité financière du pays.

3 septembre


Libération de Bruxelles

4 septembre


Annonce par Camille Gutt depuis la BBC des premières mesures économiques à prendre pour le pays

5 septembre


Le texte des six arrêtés-lois est diffusé via Le Moniteur dont les premiers exemplaires sont expédiés à Bruxelles. La Banque prépare, sans plus tarder, la circulaire qui devra être diffusée dans ses agences

Le chaos de l’offensive alliée

Il faut maintenant faire parvenir ces consignes aux agences de la zone libérée, traversée pour l’heure par les colonnes des armées alliées.

Une petite équipe de baroudeurs est formée, que dirigera un inspecteur de la banque, E. Mahieu. Il leur faut bien sûr un véhicule. Or les Allemands en retraite ont emporté jusqu’à la dernière bicyclette ! Le seul engin disponible est une camionnette au moteur hybride, qu’on alimente en essence ou charbon de bois. Elle n’est pas en ordre de marche, plusieurs pièces ont été dérobées. Qu’à cela ne tienne, on la répare avec les moyens du bord. Dernier obstacle : l’économat est incapable de trouver un drapeau belge pour pavoiser le véhicule et le faire reconnaître des armées alliées. Vers 14h30, l’équipe s’ébranle néanmoins : elle se procurera très vite un drapeau, dans un couvent de la périphérie bruxelloise.

Sur la route jonchée d’épaves

Le voyage commence, ponctué de pannes. Pour une raison inconnue, la petite équipe est forcée de se servir d’une boite de conserve pour alimenter régulièrement l’exhausteur d’essence. À ce petit jeu, tout sent bientôt l’essence mais, écrit Mahieu, « on éprouve à cette odeur retrouvée un certain bien-être ». À partir de Ruysbroeck, le spectacle est dantesque : les bas-côtés de la route sont encombrés de camions éventrés, de canons de DCA disloqués et de chars allemands calcinés. Les habitants s’emparent de tout ce qui peut encore servir, en ce compris les plaques de blindage des panzers Tigre qu’ils découpent au chalumeau. On les laisse faire parce qu’ils contribuent au désengorgement de la chaussée.

Hommage à la Résistance

À Braine-le-Comte, on déconseille à l’équipe de Mahieu de continuer vers Soignies et La Louvière, où l’arrière-garde allemande se bat encore et où les ponts sont minés. Ils passent outre et la chance leur sourit : la route est libre. De temps en temps, ils aperçoivent des partisans qui nettoient les derniers nids de résistance ennemie. Mahieu est d’ailleurs frappé du rôle que la Résistance joue dans la Libération du pays :


« Les brigades blanches méritent les plus grands éloges. Ce sont eux qui ont embouteillé la circulation allemande dès le matin du 2 septembre. Ce sont eux qui, avec des chefs et des tanks américains, vinrent à bout de la résistance allemande ».

— E. Mahieu



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